- Arts Martiaux : ensemble de techniques utilisées pour le combat, avec ou sans armes
- Historiques : basées sur des sources historiques (traités, iconographies...) et non sur la transmission orale entre générations (de maître à élèves). Il s'agit là de redécouvrir des techniques qui n'ont pas été utilisées pendant une durée significative.
- Européens : provenant uniquement de l'espace culturel de l'Europe antique, médiévale et moderne.
Une sélection de vidéos sur la richesse des AMHE se trouve sur la chaine de la FFAMHE
L'article qui suit est tiré de la définition des Arts Martiaux Historiques Européens par la Fédération Française des AMHE
Les AMHE consistent en l’étude et la mise en pratique de traditions martiales européennes éteintes.
Ils s’appuient sur une démarche de reconstruction, la plus fidèle possible, des techniques et des systèmes d’arts martiaux à partir des sources historiques. Les AMHE s’insèrent dans un cadre de pratique moderne et sécurisé, ils utilisent pour cela des simulateurs et des protections adaptées.
Les AMHE couvrent une grande variété de pratiques martiales, sur une période qui s’étale de l’antiquité jusqu’au début du XXe siècle. Ils permettent ainsi d’étudier et de pratiquer de nombreuses armes, mais également des formes diverses de corps à corps, comme la lutte ou le pugilat. Les arts martiaux équestres, avec ou sans armure, y sont également rattachés.
On identifie à ce jour plus de 200 traités de combat, des milliers de sources indirectes (iconographies, récits de combat,…) s’étalant de l’antiquité au XXe siècle et de multiples traditions martiales armées (rapière, épée longue, messer, épée de cour, sabre militaire, dague,…) ou à mains nues (lutte, pugilisme,…).
Définition officielle des AMHE : « Les Arts martiaux Historiques Européens couvrent l’étude historiquement démontrée de toutes les formes d’arts martiaux ayant existé en Europe depuis l’antiquité jusqu’à la fin de l’Histoire communément admise. Ainsi, les AMHE s’intéressent aux situations motrices employées au combat, armé ou non, à pied ou monté, dans le cadre de batailles, d’escarmouches, et de duels ou de jeux sportifs, tel qu’il était pratiqué, utilisé, et perçu, par les combattants et les maîtres d’armes, à travers l’histoire. Peuvent y être inclues, à titre de connaissances connexes, certaines formes d’armement ou d’engagement à distance, quel que soit le moyen de propulsion. En est exclue l’étude de l’art militaire. »1.
La démarche des AMHE
A la base des AMHE se trouve la recherche de sources historiques sur le combat.
De nombreuses sources sont disponibles sur Internet, notamment grâce à la numérisation de collections de bibliothèques.
Une fois une source identifiée et transcrite au besoin, le processus d’étude mis en place par les pratiquants d’AMHE repose sur une série d’actions itératives:
– Traduire de la source,
– Interpréter de la source,
– Mettre en pratique l’interprétation.
Le processus d’étude d’une source n’est donc pas linéaire. Des boucles existent et lient la traduction, l’interprétation et la pratique qui forment un triptyque d’éléments d’égale importance. Toutefois, chaque pratiquant d’AMHE est libre de s’investir dans n’importe lesquelles de ces étapes.
Exemple pratique :
Le manuscrit Cod.I.6.4.2, dit Codex Wallerstein a été identifié dans les collections de la bibliothèque de Augsburg (Allemagne) qui en a mise une reproduction en ligne.
Le manuscrit a été transcrit par Friedrich Dörnhöffer au début du XXe siècle, pour faire l’objet d’une traduction anglaise par Grzegorz Zabinski et française par Philippe Errard de l’ARDAMHE.
De multiples groupes ont tirés des interprétations de ces traductions. A titre d’exemple, le PEAMHE a mis en ligne son interprétation des 24 techniques décrites dans le manuscrit, de même pour le MEMAG, aux Etats Unis.
On constate donc, qu’en plus d’être un travail itératif, l’étude des AMHE fonctionne également grâce à un réseau international de compétences (paléographique, linguistique, martial,…). Les passionnés qui veulent s’investir dans cette démarche doivent donc être ouverts d’esprit en vue de partager leurs connaissances et savoir les remettre en cause, chacun étant libre de porter son attention sur un ou plusieurs aspects des AMHE.
C’est pour cela que :
– Toutes les contributions sont les bienvenues pour aider à la pratique des AMHE.
– La pratique doit systématiquement être basée sur un ou plusieurs documents historiques
– Les AMHE peuvent être pratiqués de manière autodidacte en étudiant soi-même directement les sources historiques.
Les AMHE peuvent aussi être enseignés au sein de cours dirigés par un instructeur. Dans ce cas l’instructeur doit être garant du lien direct avec la source historique. L’instructeur doit transmettre au mieux le contenu des sources historiques. L’instructeur doit être capable d’indiquer aux élèves les sources sur lesquelles la pratique est basée, et leur donner les moyens d’étudier par eux-mêmes ces sources historiques.
– La pratique des AMHE étant basée sur une interprétation de sources historiques, celle-ci peut évoluer avec le temps et être différentes selon les personnes. La FFAMHE ne recherche donc pas à harmoniser les interprétations, mais à favoriser les échanges entre pratiquants.
– Les AMHE ne proposent pas un syncrétisme entre différents systèmes martiales étudiés, au mieux, les pratiquants les comparent.
– La FFAMHE n’accorde pas de grades, ni n’exige aux pratiquants d’AMHE d’atteindre certain niveau de compétence.
– La FFAMHE ne reconnaît aucun champion ou vainqueur de tournoi d’AMHE. Les pratiquants d’AMHE considèrent la compétition comme un cadre d’application et d‘essai des savoirs. La victoire ne représente pas une fin en soit.
Pour plus d’informations sur l’approche des AMHE au sein de la FFAMHE consulter les chartes fédérales :
– Charte française des AMHE
– Charte culture et patrimoine
– Charte des compétitions AMHE
Les AMHE en France
Les AMHE sont une discipline récente, apparue en Europe dans les années 90, et en France au tout début des années 2000. Elle est issue de l’engouement général pour l’histoire, en particulier pour le Moyen-Âge, bien que les AMHE ne s’intéressent pas qu’à cette période. Les AMHE peuvent être placés dans la mouvance de l’Histoire Vivante, cette dernière étant une « re-création et mise en action d’un événement historique particulier ou d’une manière de faire d’un temps passé »2.
Au sein d’une communauté internationale active, la communauté française est composée d’une cinquantaine d’associations de tailles variables, qui se rencontrent ponctuellement, et s’entrainent dans leurs régions d’origine. La FFAMHE est issue d’un consensus trouvé parmi les associations qui sont allées à la rencontre les unes des autres lors d’évènements communs afin de partager diverses informations sur leur activité et se soutenir mutuellement.
D’autres éléments de présentation des AMHE peuvent être trouvés sur les sites des associations affiliées à la FFAMHE. Nous vous invitons également vous référer au site de l’IFHEMA ou de l’HEMAC.
1. Article 2 titre A des statuts de la FFAMHE.
2. Audrey Tuaillon Demésy, extrait de « L’histoire vivante médiévale, approche socio-anthropologique », thèse de doctorat en sociologie, Université de Franche-Comté, 2011.